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Causeur Michel Mourlet, «le jeune homme (toujours) vert» En 2016, Michel Mourlet, alors 81 ans, faisait une pause et se souvenait. Il publiait ses Mémoires (Une vie en liberté) – et on se régalait. Relecture. « Nous sommes entourés de peintres morts, d’écrivains…
Causeur
Michel Mourlet, «le jeune homme (toujours) vert»
En 2016, Michel Mourlet, alors 81 ans, faisait une pause et se souvenait. Il publiait ses Mémoires (Une vie en liberté) – et on se régalait. Relecture.
« Nous sommes entourés de peintres morts, d’écrivains morts, de philosophes morts qui tentent de nous persuader qu’ils sont encore vivants. Leur nombre et la torpeur du public ont pu entretenir cette illusion ; pourtant ce qu’on devine sous leur masque est à faire frémir. Du fond de leurs sarcophages transformés en échoppes, ils bradent en ricanant la civilisation hors de laquelle nos avortons frileux n’auraient pas existé deux jours, non plus qu’à Sparte. Or, voici que ces magasins encombrés de chinoiseries excitent furieusement chez certains esprits non conformes le désir de s’y ébrouer à l’aise. Gageons que MATULU, brave éléphant sans vergogne, ne va pas s’en priver »
« Une dernière catégorie de personnes sera peut-être intéressée par notre entreprise : les pessimistes invétérés, les vaincus d’avance, qui ne tentent rien par principe et cueillent immanquablement les fruits amers de leur inertie. Nous essaierons de les convaincre que la persistance des maux dont ils se lamentent réside dans cette lamentation même, et que l’opiniâtreté d’une volonté judicieuse peut abattre bien des forteresses en apparence inexpugnables »
Michel Mourlet, « L’Éléphant dans la porcelaine », éditorial du premier numéro de MATULU, mars 1971
Quelle vie, en effet ! Des « mac-mahoniens » à MATULU, de Présence du cinéma à La NRF, de Valeurs actuelles et Nouvelle École à La Nouvelle Revue Universelle (remarquable revue trimestrielle fondée par Jacques Bainville) depuis 2017, Michel Mourlet fut tour à tour théoricien du cinéma, romancier, dramaturge, critique de théâtre et littéraire. Sa triple postulation – cinéma pendant les grandes années de la cinéphilie (années 50-60), théâtre pendant quinze ans à Valeurs actuelles, littérature (de toujours) – lui a permis d’embrasser le vaste monde dans sa très féconde complexité (et richesse).
Dans Une vie en liberté, il se souvient (donc) : de la découverte de son maître Paul Valéry et de ses rencontres émerveillées avec Montherlant, de ses lectures de Flaubert, Descartes, Nietzsche, Pascal, Chamfort, et de son ami Fraigneau, de son rendez-vous manqué avec Cocteau et de ceux, mémorables, avec Déon. De son admiration, illustrée par un dossier dans MATULU, de Morand (l’écrivain, l’homme moins), et du trop méconnu François Billetdoux, d’autres de ses amis aussi : Michel Marmin, Alfred Eibel, Jean Curtelin, Jean Dutourd, Georges Mathieu, Silvia Monfort, Alexandre Astruc.
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On le trouve dans ses Mémoires tel qu’on le suppose (et qu’on le connaît) : homme libre, incapable d’hémiplégie intellectuelle, susceptible de s’enthousiasmer pour Etiemble ET pour Druon (voire pour Sartre, ce qui nous est inaccessible, en dépit de nos lectures). Il se rappelle les conversations avec Rohmer, l’étonnant et trouble Parvulesco, l’illustrateur Savignac.
Très précis dans ses évocations, cérébral, il parvient à rendre son lustre à un mot usé, voire démonétisé aujourd’hui : Mourlet est un intellectuel très outillé, un agitateur d’idées, un provocateur épris de logique, un polémiste surtout, dont la langue est tant pendue que savoureuse.
« Il goûte subtilement ce qu’il aime, il sait faire partager ses admirations, ses humeurs, ses enthousiasmes. En un mot, Michel Mourlet restera peut-être, sans doute, parce qu’il est aussi un écrivain. » (Jean-Jacques Brochier, Le Magazine littéraire)
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o, qui ouvre Le Livre de raison d’un roi fou, ce mot de Valéry (un des attachements de Fraigneau) : « Les choses vagues m’irritaient et je m’étonnais que dans aucun ordre, personne, peut-être, ne consentît à pousser ses pensées jusqu’au bout ». Tenue, précision…
e que le motif de la cause en question aurait pu m’amener à penser. Se singularise une fille, exhibant le keffieh rouge popularisé par Abu Obeida, le désormais tristement célèbre porte-parole du Hamas. Elle filme sans discontinuer. A lire aussi, Jeremy Stubbs:…
Causeur Récit d’une escapade incognito à Sciences-Po Paris Vendredi dernier, entre 16 heures à 19 heures, notre contributeur s’est glissé parmi les manifestants de Sciences-Po. Entre radicaux vociférants, gauchistes en keffieh et jeunes cons, il nous décrit…
Causeur
Récit d’une escapade incognito à Sciences-Po Paris
Vendredi dernier, entre 16 heures à 19 heures, notre contributeur s’est glissé parmi les manifestants de Sciences-Po. Entre radicaux vociférants, gauchistes en keffieh et jeunes cons, il nous décrit ceux qu’il a croisés – ces « antisionistes » que Jean-Luc Mélenchon qualifie de résistants qui «sont l’honneur de la France sous les yeux du monde»…
J’habite en Israël. Ce pays ayant subi une attaque d’une ampleur sans précédent le 7 octobre, les manifestations en faveur du génocidaire – le vrai, l’égorgeur de vieilles dames et le violeur d’enfants – ne sont pas légion. Par conséquent, en atterrissant à Paris aujourd’hui, ma curiosité fut immédiatement piquée par l’appel au soulèvement devant Sciences-Po lancé par la délicieuse Rima Hassan, nouvelle égérie ultime de la LFI. Si ultime qu’elle semble en avoir consumé l’essence de la pauvre Manon Aubry, tête de liste aux futures Européennes et disparue des radars depuis au moins trois semaines. Ni une ni deux, après avoir déballé quelques affaires, je saute dans un jogging un peu crasseux, des baskets sales et un blouson noir : ce que je me figure être la tenue adéquate de l’antifa en herbe, ceci de telle sorte à passer incognito au milieu de la gangrène islamisée.
Les images du blocus de Sciences-Po (comme celles des campus américains) sont utilisées comme images de propagande par le guide suprême iranien Ali Khamenei. https://t.co/QUtJ6rsMex
— Noémie Halioua (@NaomiHalll) April 28, 2024
Arrivée à Sciences-Po sur les coups de 16 heures. Nous sommes sur le Boulevard St-Germain, à St-Germain des Prés, quartier parmi les plus prisés de Paris. Tellement huppé qu’un adjectif décrivant ce qui s’y rapporte en esprit, en goût, existe dans la langue française : « germanopratin ». Le café Les Deux Magots est emblématique du lieu. Quelques pro-israéliens sont venus contre-manifester et se sont avancés vers la rue Saint Guillaume via le Bd St-Germain. Étant là pour observer ce qui se passe côté palestinien, je décide donc de faire le tour par la rue de Grenelle pour rejoindre Sciences-Po par l’autre entrée de la rue. Rue des Saints-Pères, rue de Grenelle, puis rue Saint Guillaume. Les journalistes de CNews pas les bienvenus
À mesure que j’approche de ma destination, la faune évolue, ne laissant aucun doute sur le fait que je sois en bon chemin : mèches de cheveux violettes et bleues, keffiehs rouges et noirs, hommes trans-féminins et femmes trans-masculines, apparaissent graduellement. Sur place, je trouve un attroupement d’une grosse centaine de manifestants. De nombreux journalistes s’agglutinent en périphérie du groupe. Prudence oblige, les bonnettes de leurs micros ne sont pas de sortie. Cela n’empêchera d’ailleurs pas CNews de se faire prendre assez violemment à partie.
Aux fenêtres du premier étage de l’IEP ont pris place les harangueurs de foule, ceux qui diffusent les slogans que l’assemblée doit reprendre en cœur. De ce côté-là, rien de très original : « Israël assassin, Macron complice », « From the river to the sea Palestine will be free », ou encore le très classique « Free-free-Palestine ». Les énergumènes en question m’arrachent, paradoxalement, un large sourire : ils se sont habillés de keffiehs qui recouvrent leur tête et ont rabattu le reste du tissu sur leurs épaules. Ainsi ils adoptent, probablement sans le savoir, la manière même dont les Juifs se vêtissent du Talith, le châle de prière. C’est suffisamment cocasse pour me rendre ces ministres officiants sympathiques quelques instants. En contrebas, la masse des communiants est hétérogène. On en distingue essentiellement trois types :
Primo, les radicaux : les vociférants, qui reprennent à pleins poumons les slogans lancés depuis la tribune. Une large part d’entre eux est ‘racisée’. Je relève un nombre non négligeable de voiles islamiques, quoiqu’inférieur à c[...]
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