It's illegal to take photos, but I did anyways

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Dialogue avec la Mort

Ô sombre Dame, messagère éternelle,
Toi qui dénoues les fils du temps perdu,
Suis-je indigne de ta grâce infidèle,
Ou crains-tu l’ombre où mon espoir s’est tu ?
J’ai vu la vie, ce spectre aux mains cruelles,
Trahir mes jours et mon âme meurtrie.
Elle offrait l’or, des promesses nouvelles,
Mais tout n’était qu’un songe en tromperie.
Les hommes rient, mais leurs rires m’accablent,
Ils bâtissent des murs faits de mépris.
Leurs cœurs de pierre, sous leurs airs ineffables,
Ne battent pas pour ceux que l’ombre a pris.
Ô Mort, entends ma prière interdite,
Celle qu’aucun n’ose murmurer tout bas.
Ton souffle froid, ta présence maudite,
Pour moi deviennent un doux trépas.
Pourquoi ce monde où les âmes se brisent,
Où chaque amour se perd en vanité ?
Où même Dieu, caché derrière sa frise,
Détourne les yeux dans son éternité ?
J’ai cherché dans les cieux, dans les étoiles,
Un signe d’espoir, un éclat, une voie.
Mais le silence drape un immense voile,
Et tout s’efface sous le poids de ma foi.
Conduis-moi donc, ô sombre souveraine,
Dans les abysses, où ton règne s’étend.
L’Enfer n’est rien, si l’oubli se déchaîne,
Si ses feux brûlent mes chaînes au néant.
Les flammes, dis-tu, consument et torturent ?
Qu’importe ! J’y trouverai la vérité.
Loin des faux cieux, des idoles impures,
J’accepterai ma juste destinée.
Car ici-bas, chaque souffle est un crime,
Chaque regard un poignard dans mon cœur.
Ô Mort, arrache-moi de ce précipice,
Ouvre tes bras, délivre-moi sans peur.
Je ne demande ni grâce ni lumière,
Je n’attends pas un Eden merveilleux.
Je veux l’abîme, et dans sa nuit sévère,
Trouver enfin le repos sous tes cieux.
Toi, l’étrangère qui veille sur nos peines,
Déchire l’air de ton pas infini.
Que ton baiser m’arrache à cette haleine
Qui souffle en vain sur mon âme bannie.
Et si l’Enfer porte son feu sublime,
Qu’il consume mes doutes et mes remords.
Car, dans ses flammes, je saurai l’ultime :
Rien n’est plus froid que le cœur de la mort.

-Ghaith

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