La furie iconoclaste aux Pays-Bas espagnols en 1566 (3/3)

En réaction , le roi de Castille Philippe II dépêche le Duc d'Albe, qui remplace la pusillanime Marguerite de Parme , pour retablir l'ordre.

Le duc d'Albe punit les rebelles, garantit l'usage exclusif du culte catholique et centralise le gouvernement.Pour simplifier, le duc d'Albe, en bon catholique applique de manière stricte les decisions du Conseil de Trente.

Son adversaire le prince Guillaume d'Orange ,bien que prônant une cohabitation entre catholiques et protestants, doit fuir vers la province du Saint-Empire romain germanique de Nassau.

C'est depuis cette province qu'il organisera une rébellion contre le gouvernement de Philippe II , prélude a la guerre de Quatre-Vingt Ans qui divisera les Pays-Bas Espagnols et donnera naissance aux Provinces-Unies.

La furie iconoclaste aux Pays-Bas espagnols en 1566 (2/3)
Bien que les premiers incidents datent de 1525 , l'année 1566 formalise ce que l'on appelle la furie iconoclaste ( en flamand : Beeldenstorm).

Les exactions débutent en août dans la région du Westhoek (Dunkerque, Ypres...) où elles culminent notamment par la destruction des statues dans le village de Saint-Laurent sous la direction du pasteur Jacob de Buyzere , ancien augustinien comme Luther, suivant à la lettre les instructions violentes du predicateur calviniste Sebastiaan Maate.

Une semaine plus tard, la furie iconoclaste s'étend vers le Nord,dans la province de l'Escaut. À Anvers, on soupçonne le pasteur Herman Strijcker - de son nom hebreu Herman Moded - d'haranguer les foules et d'encourager les destructions .Beaucoup d'autres villes sont touchées comme Amsterdam ,Breda , Den Bosch, Utrecht ou la Haye.

Mais c'est à Gand que les ravages sont les plus importants: le 22 août on compte 7 églises, 25 monastères, 10 hopitaux et une collegiale pillés en une journée. La bibliothèque du monastère dominicain Het Pand est saccagée et tous les livres sont jetés à l'eau. Les catholiques parviennent tout de même à sauver quelques œuvres d'art comme le célèbre retable "l'Adoration de l'Agneau mystique" des frères Van Eyck.

En octobre, des groupes plus organisés et moins itinérants saccagent les biens ecclésiastiques des provinces du Nord , notamment à Groningue et à Leuwaarden.

La furie iconoclaste aux Pays-Bas espagnols en 1566 (1/3)

Fidèles à leur logique de rébellion contre l'ordre catholique, les calvinistes hollandais, encouragés par les précédents similaires dans d'autres villes d'Europe ( Wittenberg , Zurich , Copenhague , Münster , Augsbourg ...), pillent et détruisent les biens ecclésiastiques, chapelles , abbayes, monasteres, autels , fonts baptismaux, reliquaires , orgues, calices, peintures , missels et bibliothèques.

Se targuant d'une soumission stricte a la Bible et aux dix commandements, ils justifient leurs attaques en arguant du fait que les Eglises ont trop d'ornements opulents et que les saints n'ont pas a être vénérés.

Derrière ces destructions se cache surtout l'emergence d'un esprit bourgeois de la classe la plus aisée , cherchant a s'émanciper de l'identité catholique par tous les moyens , bien loin des subtilités théologiques.

1. Un 11 juin, départ de Louis VII le Jeune pour la seconde croisade. C'est sur les conseils de saint Bernard que le roi l'entreprit malgré l'opposition de Suger. Il partit avec sa femme, Aliénor d'Aquitaine, et 80 000 hommes. Il fut rejoint par l'empereur d'Allemagne Conrad. Mais cette croisade ne réussit guère au roi de France, que sa femme trompa avec Raimond, prince d'Antioche, et un jeune Turc, du nom de Saladin. À son retour, le roi de France fit casser son mariage, mais perdit du même coup l'Aquitaine.

1. Un 3 juin, les croisés libèrent la cité d'Antioche des infidèles.

La Révolte de Nils Dacke (4/4)

Le roi protestant Gustav Vasa organise une exécution posthume de Nils Dacke et annonce fièrement vouloir tuer "toute sa famille", y compris son fils. Il fait une déclaration publique accusant Nils Dacke d'être "un fornicateur", "un blasphémateur", "un tueur", de "coucher avec ses belles-sœurs", "d'être un brigand de la forêt", "un voleur", "un traître", "un homme non chrétien, pire qu'un juif (sic!) et qu'un hérétique".

Le nom de Nils Dacke est toujours populaire en Suède aujourd'hui, notamment dans certaines régions du Småland. Selon les époques et les besoins de la propagande étatique, il a été glorifié ou bien calomnié. Toujours est-il qu'il reste aux yeux de l'histoire un ardent défenseur du catholicisme en Suède.