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14 Septembre : Exaltation de la Sainte Croix
Sous le règne de l'empereur Héraclius Ier, les Perses s'emparèrent de Jérusalem et y enlevèrent la principale partie de la vraie Croix de Notre-Seigneur, que sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, y avait laissée. Héraclius résolut de reconquérir cet objet précieux, nouvelle Arche d'alliance du nouveau peuple de Dieu. Avant de quitter Constantinople, il vint à l'église, les pieds chaussés de noir, en esprit de pénitence; il se prosterna devant l'autel et pria Dieu de seconder son courage; enfin il emporta avec lui une image miraculeuse du Sauveur, décidé à combattre avec elle jusqu'à la mort. Le Ciel aida sensiblement le vaillant empereur, car son armée courut de victoire en victoire; une des conditions du traité de paix fut la reddition de la Croix de Notre-Seigneur dans le même état où elle avait été prise.
Héraclius, à son retour, fut reçu à Constantinople par les acclamations du peuple; on alla au-devant de lui avec des rameaux d'oliviers et des flambeaux, et la vraie Croix fut honorée, à cette occasion, d'un magnifique triomphe. L'empereur lui-même, en action de grâce, voulut retourner à Jérusalem ce bois sacré, qui avait été quatorze ans au pouvoir des barbares. Quand il fut arrivé dans la Cité Sainte, il chargea la relique précieuse sur ses épaules; mais lorsqu'il fut à la porte qui mène au Calvaire, il lui fut impossible d'avancer, à son grand étonnement et à la stupéfaction de tout: "Prenez garde, ô empereur! lui dit alors le patriarche Zacharie; sans doute le vêtement impérial que vous portez n'est pas assez conforme à l'état pauvre et humilié de Jésus portant Sa Croix." Héraclius, touché de ces paroles, quitta ses ornements impériaux, ôta ses chaussures, et, vêtu en pauvre, il put gravir sans difficulté jusqu'au Calvaire et y déposer son glorieux fardeau.
Pour donner plus d'éclat à cette marche triomphale, Dieu permit que plusieurs miracles fussent opérés par la vertu de ce bois sacré: un mort fut ressuscité, quatre paralytiques guéris; dix lépreux recouvrèrent la santé, quinze aveugles la vue; une quantité de possédés furent délivrés du malin esprit, et un nombre considérable de malades trouvèrent une complète guérison. A la suite de ces événements fut instituée la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix, pour en perpétuer le souvenir.
13 Septembre : Saint Maurille, évêque d'Angers (336-426)
Saint Maurille, né aux environs de Milan, fut attiré à Tours par les vertus de saint Martin, auprès duquel il exerça pendant plusieurs années les fonctions de chantre aux divins offices; puis, élevé à la prêtrise, il se dévoua au salut des âmes. Son zèle le conduisit près d'Angers, où, par ses prières, il fit descendre le feu du ciel sur un temple païen, et construisit ensuite à la place une église de Jésus-Christ. Il bâtit même à côté un monastère; bientôt vint se fixer au alentour une population qui donna naissance à la ville de Chalonne.
A la mort de l'évêque d'Angers, Maurille lui succéda, par le choix de saint Martin lui-même. Au jour de sa consécration, une colombe descendit visiblement sur sa tête. Quelques années plus tard, un fait étrange arriva. Pendant la consécration de la Messe célébrée par le pontife, on apporta en toute hâte un enfant mourant, pour qu'il reçut la Confirmation; le Saint attendit la fin du Sacrifice, mais pendant ce temps l'enfant mourut, et Maurille en conçut un si grand chagrin, qu'il s'enfuit sans avertir personne et s'embarqua pour l'Angleterre, où il se gagea comme jardinier chez un riche seigneur.
Ses diocésains, dont la douleur était inconsolable, le firent si bien rechercher, qu'on découvrit sa retraite; mais il refusa de revenir au milieu de son troupeau, disant: "Je ne puis; car ayant perdu sur mer les clefs des reliques de ma cathédrale, que j'avais emportées par mégarde, j'ai fait serment de ne plus paraître à Angers avant de les avoir retrouvées. "Les voici, lui dirent les envoyés; pendant notre traversée, un poisson fut jeté sur le pont du navire par la vague, et dans son ventre on a trouvé ces clefs." Maurille obéit à la Volonté du Ciel. A son retour, il se fit conduire au tombeau de l'enfant, et, les yeux baignés de larmes, il demanda à Dieu de lui rendre la vie. Le petit ressuscité reçut, à cause de cette seconde naissance, le nom de René, et fut le successeur de Maurille sur le siège d'Angers.
6 Septembre : Saint Humbert, abbé (652-680)
Humbert était un gentilhomme de Mézières, en Champagne , fils d'Evrard et de Popile, l'un et l'autre de la première noblesse du pays. Après avoir terminé ses études dans un monastère de Laon, il se donna au Seigneur et reçut les saints ordres. Lorsque l'évêque de Maastricht, Saint Amand, traversait la Champagne pour se rendre à Rome, Humbert était à Mézières pour y recueillir la succession de sa famille. Il donna l'hospitalité au saint pontife, et, gagné par la piété de son hôte, le suivit jusqu'à la ville éternelle. Pendant le voyage, un ours énorme se jeta sur la monture qui portait le bagage des pieux pèlerins, et l'étrangla. Humbert, pour le punir, l'obligea de remplacer leur bête de somme. C'était un curieux spectacle de voir ce sauvage habitant des montagnes obéir à l'homme de Dieu avec la docilité d'un agneau.
Saint Amand inspira sans peine à son compagnon l'amour de l'état monastique. Après un second pèlerinage à Rome, où un ange apparut à Humbert et lui imprima publiquement sur la tête une croix lumineuse, ce saint prêtre bâtit et dota deux églises à Marolles, l'une pour le chapitre, l'autre pour le monastère où il s'enferma et fît profession. Plus tard il gouverna cette abbaye, et lui donna sa terre de Mézières-sur-l'Oise.
Le bienheureux était uni par les liens d'une sainte amitié avec la fondatrice du couvent de Maubeuge, Sainte Aldegonde. Au moment de mourir, il envoya demander à la pieuse abbesse des suaires pour ensevelir son corps. Le messager n'eut pas besoin de se rendre jusqu'à Maubeuge : en route il trouva un exprès que Ste Aldegonde, avertie par une révélation céleste, envoyait à Marolles, et qui portait au mourant des linceuls funèbres.
La dépouille mortelle d'Humbert fut inhumée dans l'oratoire qu'il avait bâti. Cent cinquante-trois ans plus tard, l'abbé Rodin leva de terre ce précieux trésor. Il exhalait une odeur si agréable que toute l'église en fut embaumée ; les linges qui le couvraient n'étaient point corrompus, et les fleurs jetées avec lui dans la sépulture avaient encore toute leur fraîcheur. Ces merveilles inspirèrent aux assistants la vénération pour un si grand saint, et l'on ne douta point qu'elles fussent une marque de sa béatitude en paradis.
Pensée Chrétienne : Le péché, tourment du cœur
Les pécheurs, dit Isaïe, sont comme une mer tourmentée que rien n'apaise. En leur âme agitée, un flot s'élève, un autre le suit, et ces flots sont autant de souffrances et d'angoisses. Personne en ce monde ne réussit en tout à son gré ; mais celui qui aime Dieu se résigne à sa volonté dans les malheurs et trouve la paix ; tandis que le pécheur ne saurait se reposer dans la volonté de Dieu, puisqu'il est l'ennemi de Dieu. De plus, le pécheur, poursuivi par son péché même, sent le remords lui ronger le cœur, et ce remords est pour lui ici-bas un enfer anticipé.
Oui, mon Dieu, le déplaisir que je vous ai causé, voilà pour mon coeur la plus cruelle des amertumes. O Marie, rendez-moi les joies de la grâce de Dieu.
5 Septembre : Saint Laurent Justinien, patriarche de Venise (1381-1455)
Saint Laurent Justinien naquit à Venise. On remarqua en lui, dès son enfance, une docilité peu commune. Sa pieuse mère le grondait quelques fois pour le prémunir contre l'orgueil, le tenir dans l'humilité et le porter à ce qu'il y avait de plus parfait. Il répondait alors qu'il tâcherait de mieux faire, et qu'il ne désirait rien tant que de devenir un Saint. Une vision de la Sagesse éternelle le porta vers la vocation religieuse; il s'y essaya d'abord par la pénitence, coucha sur le bois ou la terre nue, et brisa son corps par les macérations. Laurent ne tarda pas à s'enfuir chez les chanoines réguliers de Saint-Georges-d'Alga, où il prit l'habit.
Ses premiers pas dans la vie religieuse montrèrent en lui le modèle de tous ses frères: jamais de récréations non nécessaires, jamais de feu, jamais de boisson en dehors des repas, fort peu de nourriture, de sévères disciplines: c'était là sa règle. Quand, par une grande chaleur, on lui proposait de boire: "Si nous ne pouvons supporter la soif, disait-il, comment supporterons-nous le feu du purgatoire?" Il dut subir une opération par le fer et par le feu; aucune plainte ne sortit de sa bouche: "Allons, disait-il au chirurgien dont la main tremblait, coupez hardiment; cela ne vaut pas les ongles de fer avec lesquels on déchirait les martyrs." "Allons quêter des mépris, disait-il à son compagnon de quête, lorsqu'il y avait quelque avanie à souffrir; nous n'avons rien fait, si nous n'avons renoncé au monde." À un frère qui se lamentait parce que le grenier de la communauté avait brûlé: "Pourquoi donc, dit-il, avons-nous fait le voeu de pauvreté? Cet incendie est une grâce de Dieu pour nous!"
Il ne célébrait jamais la Sainte Messe sans larmes, et souvent il y était favorisé de ravissements. Ses vertus l'élevèrent d'abord aux fonctions de général de son Ordre, puis au patriarcat de Venise, malgré ses supplications et ses larmes. Il parut aussi admirable pontife qu'il avait été saint religieux; son zèle lui attira des injures qu'il reçut avec joie; sa charité le faisait bénir de tous les pauvres; sa ponctualité ne laissait jamais attendre personne, sa bonté agréait tout le monde: il était regardé de tous comme un ange sur la terre. Après de longs travaux, il sentit sa fin prochaine: "Un chrétien, dit-il, après saint Martin, doit mourir sur la cendre et le cilice."
18 Juin : Saint Ephrem, docteur de l'Eglise (306-374)
Ce grand Docteur qui illustra l'Église de Syrie, naquit à Nisibe, en Mésopotamie, vers l'an 306. Ephrem fut consacré à Dieu dès son enfance. Quoique pauvre et vivant uniquement des produits de la terre, sa famille possédait l'insigne privilège de compter plusieurs martyrs dans ses rangs.
Bien qu'encore jeune, Ephrem alla trouver saint Jacques de Nisibe qui l'éleva comme un fils. Prévenu des lumières de l'Esprit-Saint, il s'ensevelit dans la solitude vers sa dix-huitième année, et établit sa demeure dans une grotte au pied d'un rocher.
Ce précoce anachorète passait ses jours et ses nuits à méditer les Saintes Écritures tout en se livrant aux plus rudes exercices de la pénitence. Il couchait sur la dure et passait des journées entières sans manger. En guise de travail, il tissait des voiles de navire au profit des pauvres. Porté à la colère, par tempérament, il dompta si bien les penchants viciés de sa nature, qu'on le surnomma: la douceur de Dieu.
Ordonné diacre par l'évêque de Nisibe, saint Ephrem fut chargé d'annoncer la parole de Dieu. Prédicateur inspiré, il parlait avec une éloquence qui subjuguait ses auditeurs. Ses discours portaient la lumière et la conviction dans les âmes des fidèles qui accouraient l'entendre prêcher.
La pensée à laquelle saint Ephrem revient sans cesse dans ses exhortations comme dans ses conversations et ses prières publiques, est celle du jugement dernier. Dans l'une de ses prédications, il engagea un dialogue avec son auditoire sur le grand Jour du Jugement. Il en fit une représentation si terrifiante par l'inquiétude des demandes et l'effrayante précision des réponses, que cette harangue est demeurée célèbre dans toute la chrétienté d'Orient.
Apôtre de la pénitence, saint Ephrem en représentait lui-même un parfait modèle pour tous. Par son exemple et ses paroles, il convertit un grand nombre d'idolâtres et d'hérétiques. Il combattit victorieusement ces derniers par des écrits d'une science magistrale.
Obligé de quitter la ville de Nisibe tombée aux mains des Perses, le saint diacre se retira à Edesse où il passa les dix dernières années de sa vie. Il résolut de s'adonner plus que jamais à la prière.
Comme son détachement du monde le portait vers la solitude, il ne voulut quitter sa retraite que pour prêcher la parole de Dieu et exercer la charité envers les pauvres et les malades. Il rédigea de volumineux commentaires sur l'Écriture Sainte, des homélies, des instructions pour les monastères, des hymnes et des poèmes. Ces nombreuses compositions dans lesquelles il chante les mystères de la religion, les gloires du Christ et de Sa Sainte Mère qu'il affectionnait particulièrement, lui ont mérité le surnom de: harpe du Saint-Esprit.
Arrivé dans une extrême vieillesse, il interrompit ses travaux pour visiter saint Basile, archevêque de Césarée. Le grand évêque conçut une profonde vénération pour saint Ephrem et voulut l'ordonner prêtre; mais le saint diacre avait le sacerdoce en une si haute estime, qu'il ne voulut jamais consentir à être revêtu de cette dignité suréminente.
De retour à Edesse, saint Ephrem s'enferma dans une cellule afin de se préparer au passage du temps à l'éternité. Sur ces entrefaites, la famine et la peste éclatèrent dans la ville. Aussitôt, l'homme de Dieu accourut pour combattre le double fléau. Il secourait nuit et jour les pauvres pestiférés et leur administrait les sacrements. La peste fut finalement vaincue après trois mois d'héroïques efforts.
En retournant dans sa cellule, saint Ephrem y emportait le germe d'une maladie mortelle. La fièvre l'accula bientôt à l'agonie et à une mort imminente. Toute la ville d'Edesse accourut pour saluer une dernière fois cet inestimable bienfaiteur de leurs âmes. Saint Ephrem s'endormit du sommeil des bienheureux, le 18 juin 374.
Interprète des Livres Saints, théologien, orateur et poète sacré, saint Ephrem est assurément le plus illustre écrivain de tout l'Orient chrétien. Le pape Benoît XV l'a proclamé Docteur de l'Église universelle.
Pensée Chrétienne : L'enfer sans répit
Celui qui souffre ici-bas a toujours, au moins de temps en temps, quelque répit. Ce pauvre malade a éprouvé des douleurs atroces tout le jour ; mais la nuit lui apporte un moment de sommeil et le voilà soulagé. Malheureux damnés pour vous, point de relache, plus de soulagement ! Gémir toujours, souffrir toujours, pendant toute l'éternité !
Voilà pourtant quel serait mon sort, ô Jésus, si vous m'aviez frappé à mort lorsque j'étais en état de péché. Ah ! je ne refuse point de souffrir ici-bas, mais ne me condamnez pas aux souffrances de l'enfer. Cœur de Jésus, miséricorde ! Marie, ma Mère, préservez-moi de l'éternel malheur.
17 Juin : Saint Avit, abbé de Micy (530)
Saint Avit naquit au pays de Beauce, de deux humbles cultivateurs. Quand sa mère le mit au monde, sa chambre, comme une autre étable de Bethléem, fut inondée d'une céleste lumière, indice des grandes destinées de cet enfant. Jeune homme, il entra dans l'abbaye de Micy, appelée plus tard de Saint-Mesmin, près d'Orléans. Dès les premiers jours, il s'y fit le serviteur de tous, au point de passer près de certains de ses frères pour un idiot et un incapable.
Le saint abbé Mesmin ou Maximin sut discerner son mérite dans sa charité pour les pauvres, et lui donna la charge d'économe du couvent. Mais bientôt l'amour de la solitude l'emporte: il dépose, de nuit, ses clefs dans le lit de l'abbé endormi, et s'enfuit au fond d'une épaisse foret, à cinq lieues du monastère. La, il vivait dans un si parfait détachement du monde, dans une si grande union à Dieu, qu'il semblait un esprit plutôt qu'un homme.
A la mort de l'abbé Maximin, les religieux du couvent, qui avaient souvent ridiculisé le Saint, furent les premiers à le choisir pour abbé. De temps en temps, Avit, toujours épris de la solitude, se retirait au plus épais de la forêt pour s'y retrouver seul quelques jours avec Dieu.
Il mourut l'an 530. Il guérit un grand nombre de malades, rendit la vue à un aveugle de naissance et ressuscita un de ses religieux.
11 Juin : Saint Barnabé, apôtre (Ier siècle)
Saint Barnabé est qualifié du nom d'Apôtre, quoiqu'il ne fût pas du nombre des douze que Jésus avait choisis; on lui a donné ce titre glorieux parce que le Saint-Esprit l'avait appelé d'une manière toute spéciale et qu'il eut une grande part, de concert avec les Apôtres, dans l'établissement du christianisme.
Il était Juif, de la tribu de Lévi, et natif de l'île de Chypre; son nom de Joseph lui fut changé par les Apôtres contre celui de Barnabé, qui signifie fils de consolation. Il avait été ami d'enfance de saint Paul et c'est lui qui, après l'étonnante conversion de cet Apôtre, le présenta à Pierre, le chef de l'Église.
La première mission de Barnabé fut d'aller diriger l'Église d'Antioche, où la foi prenait de grands accroissements; il vit tant de bien à faire, qu'il appela Paul à son secours, et les efforts des deux Apôtres réunis opérèrent des merveilles. Sur l'inspiration de l'Esprit-Saint, le Prince des Apôtres leur donne l'onction épiscopale, et ils s'élancent, au souffle d'en haut, vers les peuples gentils, pour les convertir. Salamine, Lystre, la Lycaonie et d'autres pays encore, entendent leur parole éloquente, sont témoins de leurs miracles et, sous leurs pas, la foi se répand avec une rapidité prodigieuse. Paul et Barnabé se séparent ensuite, pour donner plus d'extension à leur ministère.
L'île de Chypre, d'où il est originaire, était particulièrement chère à Barnabé; c'est là qu'il devait sceller de son sang la foi qu'il avait prêchée.
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